Article recopié de l 'Ardennais du 24/11/1968, signé par Mme R.B

Un village d'Argonne dont l'histoire est étroitement liée à celle du Comté de Grandpré: MARCQ.
 
          Ce village doit sans doute son nom au Comte Marc qui vivait, selon les uns à la fin du IXe siècle, selon les autres au 10e siècle, et qui était le maître de Saint-Juvin.
          On ignore presque tout de l'histoire de cette terre qui appartenait au Dormois, division territoriale qui existait entre 802 et 1020, ayant pour capitale le village de Doulcon dans la Meuse et pour centres les plus importants: Senuc, Chevières et Quatre-Champs.
          Durant la guerre de Cent Ans, Grandpré est saccagé et brûlé (vers 1360), et la contrée n'est plus qu'un désert.
          De 1419 à 1439, des bandes de Bourguignons et de Dauphinois se font la guerre et sèment la ruine sur leur pas à travers le comté de Grandpré : aussi les terres et seigneuries en relevant se trouvent ruinées et désertes.
          Les plus anciens seigneurs de Marcq qui soient connus sont les Bouber au 16e siècle. Louys de Bouber, fils de Régnault de Bouber, le 1er juin 1526, dénombre ses propriétés de Marcq, place et maison forte, le quart de la seigneurie des villes de Marcq et la Besogne dont il fait hommage à son suzerain, Messire Robert de Joyeuse, chevalier comte de Grandpré, d'après une collation ou copie faite en 1643 et qui existe encore. La Besogne était un hameau fort peuplé jadis, ayant selon certains une très ancienne et somptueuse chapelle supprimée en 1649 par l'autorité diocésaine parce qu'elle tombait en ruines à la suite des guerres.
          Françoise de Bouber épouse Claude de Chamisso, lequel hérite par la suite des biens de sa femme morte en 1577, sans enfants, et se remarie avec Marguerite de Heller. En 1669, on trouve un Christophe de Chamisso qui donne à bail tout ce qu'il possède dans la seigneurie de Marcq : maison, jardin, pressoir, vignes, etc.
          Mais c'est par une autre alliance, celle de Nicole de Chamisso avec Jean de Pouilly en 1554 (?) qu'une partie de Marcq (3/8) passe aux seigneurs de Cornay, qui portent ensuite le titre de seigneur ou dame de Marcq, Charlotte de Pouilly dite Mademoiselle de Cornay, Henriette de Pouilly, dame de Lançon, Marcq, Andevanne (morte en 1734). Il existe encore aussi les dénombrements en tant que seigneurs de Marcq en partie : celui de Louis de Pouilly en 1600 au comte de Grandpré, de François de Custine pour sa femme Nicole de Pouilly en 1611 au même, de Charles de Pouilly en 1629 au Bailliage de Vitry. En 1633, Antoine de Pouilly achète le moulin de la Grande Besogne.
          Par ailleurs trois autres huitièmes de seigneuries appartiennent à la duchesse d'Elboeuf, propriétaire d'une forge à Biennes (?) pour laquelle elle devait s'acquitter d'un droit (ou aide) à la direction de Grandpré comme il en existait pour les boissons, cuirs, huiles, savons, etc. Cette part de seigneurie passe ensuite à ses fils qui en font hommage au comte de Grandpré à la succession de leur père, le maréchal de Créquy (1638) d'après une procuration donnée par le haut et puissant seigneur Charles, duc de Créquy, prince de Poix, pair de France, premier gentilhomme de la Chambre du Roi par son nom et pour ses frères Messires Alphonse et François de Créquy. François devient lui aussi Maréchal de France et meurt en 1687. Marcq est attribué à sa sœur Catherine de Rouge qui le possède encore en 1690.
          En 1636, le comte de Soissons chargé de couvrir la frontière, campe avec ses troupes dans la bourgade de Grandpré, mais ses soldats mal payés, pillent les villages avoisinants et une maladie contagieuse décime les habitants. L'année suivante, après une nouvelle invasion d'armées ennemies, la population de Chevières, voulant se réfugier dans le chef-lieu de canton en échange d'une rente annuelle prévue pour ce cas de nécessité, de guerre, ou autre, Marguerite de Joyeuses doit transiger au sujet de cette redevance le 2 Juillet 1637. En ce temps-là, Marcq et Chevières ne forment qu'une seule commune jusqu' en 1869.
       Les troubles de la Fronde ramènent encore des étrangers en 1650 et pillages et incendies se multiplient (plus de 60.000 livres de rapine à Grandpré). Les armées se font loger par les villages.
       En 1702, au nombre des 32 fiefs mouvants du comté de Grandpré avoués par Jules de Joyeuse, on relève la terre et seigneurie de Marcq et de la Grande Besogne.
       En 1712, 3.000 cavaliers commandés par un général hollandais ravagent l'Argonne jusqu'à Sainte-Ménéhould.
       On peut suivre encore la filiation d'un des 1/8 de seigneurie de Christophe de Chamisso, il passe à une dame de Renneville, puis au marquis de Puisieux qui en hérite en 1713. Ce dernier vend cette part en 1715 à un d'Ennery ou Dannery, marié à une dame Catherine de Courteville : elle comprend maison, terre, vignes, etc.
       En 1734, cette part retourne à sa fille Marie-Rose Dannery, qui par un écrit du 3 juin 1735 conservé en assez bon état, procède à la déclaration des maisons, bâtiments, terres, prés, vignes, labours et droits seigneuriaux dont elle est propriétaire dont une maison fermée de cours, entourée de fossés tout autour...Le quart à la moitié du terrage sur le banc de Marcq et de la Besogne.
       Marie-Rose Dannery, épouse en 1744, Alexis Loth de Saussay ou Dussaussay, ingénieur du Roi, qui la rend mère de trois filles. La troisième, Victoire, prend pour mari le 15 février 1768 Ponce Savary (1722-1802), chevalier de l'Ordre Royal et militaire de l'Ordre de Saint-Louis, Major de la ville de Sedan, lui-même fils de Jean Savary, maître brasseur à Charleville.
       Ponce Savary le 4 janvier 1780 donne à bail un corps de ferme, consistant en bâtiments, jardin, potager et verger, chènevières, clos, terres, et prés ainsi que les droits seigneuriaux lui appartenant, écrit qui est toujours conservé par les héritiers de Nicolas Derue. Celui-ci aurait eu un procès en 1758 (ainsi qu'un nommé Mauclou) avec Dessaussay, beau-père de Ponce Savary. La maison seigneuriale que Ponce Savary avait achetée aux Crequi (?) s'est trouvée rachetée par les Derue.
 
Le setier de grain
       En effet, un avis de journal du 15 mai 1780 annonce le vente d'un bien à Marcq, consistant en : manoir seigneurial, belle cour, maison de ferme, jardin, pressoir, 1/8 des droits seigneuriaux produisant 8 setiers de blé.
       La ferme comprenait 35 à 40 arpents de terre, 18 fauchées de pré, 80 à 90 arpents de bois et 7 quartels de vigne. Pour allécher les amateurs, l'annonceur, le célèbre Have de Reims, leur promettait le droit du banc du seigneur à l'Eglise "où dû l'honneur du pain bénit".
       Au sujet des mesures données ici, il faut observer qu'on utilise dans le comté la verge ou perche dite de Vitry (les habitants de Grandpré et Marcq suivaient la coutume de Vitry) de 22 pieds carrés, le pied de 10 pouces, soit 55 centiares 47. L'arpent contenait 100 verges ou 35 ares 47, le fauchée de pré avait à peu près la même étendue. Le setier de Grandpré (employé pour la mesure des grains) valait 31 litres 17, il pesait 50 livres. Il se divisait en 4 quartels. 12 setiers faisaient un muid. Les mesures de poids : livre (489 grammes), once (30 grammes), gros (3 grammes 82) et grain (0 gramme 053) étaient les mêmes dans toute la France.
       Le droit de terrage en grains à la quatorzième gerbe sur toutes les terres labourées appartenant au comte de Grandpré était loué en 1755 à Nicolas Derue pour 720 livres.
       Pour l'impôt de la gabelle, les procès verbaux de contravention étaient dressés par les brigadiers ou employés des fermes établis tout le long des limites de la Lorraine à 13 postes dont celui de Marcq et le sel vendu au grenier de Grandpré venait de caves près de Rouen.
       Le district de Grandpré en 1790 était administré par un conseil général de 12 membres dont un Caillet, de Marcq avec les deux notaires, Boblique et Golzart comme secrétaire et procureur syndic.
Un décret du 13 avril 1791 ordonne aux anciens seigneurs de faire retirer dans les deux mois de la publication leur banc seigneurial de l'église et d'effacer les titres.
       En juin 1791, les gardes nationaux de Grandpré partirent avec ardeur arrêter le Roi à Varennes, mais sans armes ni munitions, la troupe ne dépassa pas Autry.
 
Dumouriez
       En 1792, Dumouriez avait établi son armée dans les défilés de l'Argonne où l'Aire formait une défense naturelle au milieu des bois. Les troupes du duc de Brunswick voient repousser leurs attaques devant Marcq et Briquenay le 12 septembre par les deux lieutenants de Dumouriez.
       Malheureusement, le passage de la Croix-aux-Bois avait été négligé par Dumouriez et les Autrichiens s'en emparèrent. Après une contre-attaque d'abord réussie puis perdue, les Français doivent se replier. C'est ici que se place un petit épisode qui eut Marcq pour théâtre.
       Le 14 septembre, le maréchal des logis Charrier patrouillait avec son peloton au bord de l'Aire quand, près d'un gué, face à Saint-Juvin dont on voyait le clocher, ils voient deux cavaliers ennemis se détacher d'un groupe qui galopait sur l'autre rive et foncer droit à travers les prés vers le gué.
       Un parlementaire envoyé par le Roi de Prusse, à ce que pensa immédiatement Charrier qui se porta en avant, suivi d'un homme, jusqu'à l'extrémité du gué que franchit seul l'officier allemand, tandis que le soldat resté sur la berge en face agitait son fanion blanc. L'officier approcha et se présenta comme envoyé par Sa Majesté le Roi de Prusse pour parler au général Dumouriez.
Charrier envoya chercher le capitaine commandant le poste sur les coteaux qui fit emmener cet émissaire nommé Massenbach les yeux bandés au poste de commandement du général Duval à Marcq. Celui-ci envoya une estafette à Dumouriez pour lui annoncer l'arrivée du parlementaire. Massenbach resta jusque 10 heures du soir dans le bureau du général Duval et se rendit facilement compte que quelque chose se tramait par des allées et venues incessantes d'officiers et de courriers.
       Il voulait surtout tenter de connaître les projets de Dumouriez mais ne fut pas reçu par lui et il regagna son camp. Tout ceci est relaté dans les mémoires de Massenbach.
       Ce fut alors la fameuse bataille de Valmy où le Roi de Prusse battit en retraite, vaincu davantage par le dysenterie que par l'artillerie. Le district de Grandpré fut durement traité par les diverses armées qui le foulèrent et les dommages de guerre promis par la Convention furent bien insuffisants.
       Le jour même de Valmy, le Convention remplace les registres paroissiaux des curés (Marcq et Chevières se rattachaient avec 31 autres paroisses au "détroit" de Grandpré) par l'état civil des municipalités. En 1794 a lieu à Grandpré une fête où deux jeunes filles figurent la déesse Raison et la déesse de la Vertu, et on vient en foule des villages voisins en foule assister à ce spectacle.
En 1795, les districts sont supprimés : il y a maintenant une administration cantonale composée d'autant d'agents par commune (chacun avec son adjoint), chargés de l'exécution des décisions de la municipalité dans son village et de tenir les registres d'état civil, ces deux agents étant nommés tous deux par les habitants du village.
       Le notaire Boblique est commissaire du Directoire exécutif; d'après ses rapports, le sentiment révolutionnaire à Grandpré était assez tiède. En 1800 est instauré le système d'arrondissement et de canton actuel. Grandpré devient le chef-lieu d'un doyenné s'étendant au canton.
       Pendant l'invasion de 1814, le défilé de Grandpré ne fut emprunté que par un corps de cavalerie cosaque. Après le retour de l'île d'Elbe, les Ardennes durent supporter l'occupation ennemie pendant trois ans. Dans le canton de Grandpré, un escadron du régiment de dragons russes de Kimbursky fut réparti entre le chef-lieu et Marcq. Les officiers logeaient chez l'habitant. Les indemnités de logement militaires données par l'État étaient bien faibles.
 
La famille du Duc de Rovigo
       Messire Ponce Savary eut quatre enfants, nés tous à Marcq dans la maison seigneuriale (derrière l'Ecole d'aujourd'hui). Ce sont:
       Jean SAVARY (1769-1802), capitaine d'artillerie, mort à Saint-Domingue.
       Charles SAVARY (1772-1806), colonel d'infanterie, dont on a découvert en 1932, dans l'église de Plonsk (Pologne) l'épitaphe suivante:
"Charles, Joseph, Louis, Marie Dussaussay-Savary, né en 1772, à Marcq, département des Ardennes, en France. Colonel au 14ème Régiment d'Infanterie de ligne, tué au passage de la Whra, à Kurzone, le 24 décembre 1806. Inhumé à Plonsk par son régiment. Honneurs rendus à sa mémoire par le 14ème Régiment et le Général de Division Savary, son frère, aide de camp de Sa Majesté l'Empereur et Roi, colonel des gendarmes de sa Garde."
       René (Anne, Jean, Marie) SAVARY (1774-1833), le plus célèbres, fut baptisé le jour même de sa naissance, 26 Avril 1774, dans l'église Saint-Jacques et Saint-Philippe. Son parrain était son oncle, Jean-Alexis Savary et sa marraine et tante Marie-Anne Adélaïde du Saussay, veuve de M. de Theaumont, chevalier de l'ordre de Saint-Louis et commandant pour le roi dans les Iles, représentés respectivement par un garçon et une jeune fille de la paroisse.
       Après la mort de sa mère en 1781 et des études au collège Saint-Louis de Metz, il s'engage à seize ans dans la cavalerie.
       Nommé colonel à 26 ans et général de brigade à 29, il vit dans l'ombre de Napoléon dont il exécute au mieux les ordres même lorsqu'il s'agit de l'exécution rapide du duc d'Enghien, ce qui devait nuire grandement à sa carrière plus tard.
       Fait duc de Rovigo par l'Empereur, il remplace Fouché au Ministère de la Police en 1810, poste clé du régime dictatorial, où il joue un rôle équivoque.
       Après 1814, il cherche à mériter les faveurs des nouveaux souverains et, après plusieurs périodes d'exil, il est enfin nommé commandant en chef de l'Armée d'Afrique en 1830.
       Il revient malade à Paris où il meurt le 2 juin 1833.
Jeanne SAVARY (1776-?), épouse de Nicolas Chevalier, magistrat à Charleville.
 
       L'acquéreur des biens seigneuriaux de Ponce Savary vendus le 23 juillet1780, d'après un écrit de ce temps, était représenté par trois des enfants de Nicolas Derue. Ce dernier, petit-fils de Bertrand des Rues (1656-1719), employé aux fermes royales, est né à Marcq le 29 mars 1718.
       Seigneur en partie de Marcq la Besogne et Germont (par des acquisitions dont celle de 1748 aux héritiers Bouche), Maître de Forges à Champigneulle, il se marie en 1744 avec Françoise Sibille (née le 10 avril 1718) dont il aura 12 enfants, sur lesquels il ne reste que cinq enfants en 1776.
       A cette date, il projette de partager tous ses biens entre ses enfants, mais, sa mort survenant le 26 janvier 1777, c'est sa veuve qui réalise ce partage. Il en reste une image allégorique dans le goût de cette époque représentant le pélican s'ouvrant l'estomac pour nourrir ses petits.
       Emmanuel Derue, l'aîné de ses enfants serait l’aïeul du lieutenant-colonel Jules Derue qui fut directeur de l'école militaire de Joinville (1835-1921). La plus jeune, Alexisse-Charlotte épousa Gérard Guérin d'Harricourt et en eut sept filles : ce sont eux qui habitèrent le château (initiales G = D sur la rampe du perron).
       Une adoption assez particulière par un petit-fils de Nicolas Derue, resté sans enfant, d'un neveu de sa femme fut enregistrée en 1629 sous Charles X et précéda de quelques mois le mariage de ce neveu avec la septième fille d'Alexisse-Charlotte, ce qui permettait aux propriétés de rester dans la famille.
       Après 1850, un essai d'industrialisation se fait jour dans le canton : forges (dont celle de Champigneulle, qui possédait aussi un moulin à coquins), lavoirs destinés à la préparation du fer sur les rives de l'Aire, moulin à farine et à écorce, ainsi que des scieries à bois sur cette rivière, exploitation des coquins pour fournir l'acide phosphorique manquant au sol.
       En 1870, le 4ème hussard est envoyé à Grandpré pour défendre le défilé. Le colonel Lvignerie envoie des reconnaissances vers Apremont, Marcq et Senuc, mais les cavaliers se replient en présence des partis ennemis qui les suivent et ne reculent à leur tour qu'en apercevant la brigade sur la route de Vouziers. Le bourg, réoccupé par les Français accueille les Prussiens par une vive fusillade, et seuls quelques-uns de ceux-ci regagnent Varennes. Finalement cependant, les Français se replient et une division de cavalerie allemande parvient à Grandpré le 28 août, suivie par tout le corps d'armée et le grand quartier général. Grandpré subit les réquisitions et le pillage pendant 6 mois, aidé par les communes du canton qui en assurent aussi les charges.
       Après la guerre, les lavoirs à minerai et les gisements de phosphate périclitent ; les vignes malades sont arrachées.
 
Guerre 14-18...
       En 1914, nouvelle invasion, nouveau départ des populations qui reviennent en partie presqu'aussitôt. La vallée de l'Aire était pour l'occupant une région de repos (le château sert de maison de convalescence pour les officiers), on aménage des hôpitaux comme à l'église. Aussitôt la retraite de la Marne, les hommes valides restés sur place ont été convoqués et emmenés, sans pouvoir même se changer, en Allemagne, soumis au travail obligatoire.
       Les personnes âgées ou ayant de jeunes enfants à charge au printemps 1915 ont la possibilité de retourner en France libre dans un convoi qui les fait passer par la Suisse. Les habitants encore sur place doivent travailler pour les Allemands qui les soumettent à un régime de restrictions sévères.
       L'église fut sérieusement abîmée ainsi que quelques maisons et divers bâtiments.
       Grandpré, Marcq et 23 autres localités ardennaises ont été citées à l'ordre de l'armée le 9 mars 1921 :
"Restées au mains de l'ennemi pendant quatre ans, ont supporté sans faiblir les rigueurs de l'occupation. Malgré les graves dommages subis par les bombardements et l'incendie, ont toujours fait preuve de la plus belle confiance dans la victoire finale. Ont bien mérité du pays".
       Citation avec croix de guerre.
       Marcq a perdu vingt enfants morts pour la France.
 
...Et métiers d'autrefois
       La culture de la vigne dont on trouve trace dans tous les vieux titres de propriétés d'autrefois et qui a été pratiquée jusqu'au 19e siècle, produisait un petit vin un peu dur mais apprécié cependant. Beaucoup de lieux-dits portent un nom dérivé de vin ou vigne.
       En fonction du vignoble qui exige des ligatures pour les échalas, des paniers et des hottes pour les vendanges, le pays de Vouziers cultivait l'osier et s'adonnait à la vannerie. Les habitants de Marcq n'échappaient pas à cette règle et, après avoir coupé et plumé l'osier, fabriquaient des paniers à champagne principalement. Il s'agissait surtout de "manoeuvriers" possédant une vache ou deux, et travaillant à la fenaison, à la moisson ou aux vendanges selon la saison.
       C'était aussi l'occupation des manoeuvriers que d'aller extraire le minerai de fer ou coquins vers mai-juin avant la fenaison, sur la côte de Marnay entr'autres. On voit encore les excavations laissées par cette extraction.
On planta beaucoup de cerisiers pour remplacer les vignes après 1875 lors de l'épidémie de phylloxéra. Les cerisiers et surtout le kirsch de Marcq étaient renommés. Dans la nuit on partait en voiture à cheval pour aller vendre des cerises dans des centres, comme à Buzancy par exemple.
       L'agriculture employait beaucoup de ces journaliers, car les travaux avant l'emploi des machines étaient très longs et nécessitaient une main-d'œuvre importante (fenaison, moisson, battages). Ces pauvres gens profitaient du droit de "vaine pâture" pour nourrir leur vache et achetaient leur pain à crédit une partie de l'année avant de pouvoir le payer avec le blé quand celui-ci avait pu être récolté et battu. Le boulanger marquait un cran sur une sorte de règle ou planchette qui servait de moyen de contrôle.
       De tous temps les bois de l'Argonne tout proches de Marcq ont fourni du travail à ses bûcherons et du gibier à ses chasseurs volontiers braconniers. De même la rivière l'Aire, qui borde de riches pâtures, attire de nombreux pêcheurs.
 
Mme R. B.
 
Marcq =1061 hectares ; Altitude = 155 m.

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